La Maison Servais

Distillerie

Un passé : la Maison Servais au 19e siècle

Le site du Centre national de littérature est connu depuis le Moyen Âge sous le nom d’Udingen-lez-Mersch.

La Maison Servais, telle qu'elle se présente aujourd'hui, y a été construite en 1788 par le notaire Philippe Servais (1738-1801).
Durant les années de la Campagne de France, la Maison accueille des officiers austro-prussiens.

Après la Révolution, Antoine Servais (1778-1859), fils de Philippe Servais, équipe la distillerie qui se trouve sur la propriété de la première machine à vapeur du pays (1829). En 1832, il achète les forges de Weilerbach, ainsi que le château et les dépendances.

Antoines Servais avait trois fils : Philippe, Joseph et Emmanuel Servais. C’est Philippe Servais (1810-1890) qui est désigné comme successeur de son père en tant que maître de forges, tandis que Joseph Servais (1819-1890) fonde une industrie sucrière, la "Société Anonyme Sucrière du Luxembourg", à Mersch. Emmanuel Servais (1811-1890), quant à lui, épouse une carrière politique.

Le fils de Joseph Servais, Auguste Servais sr (1865-1922), crée, vers la fin du 19e siècle, la "Grande Distillerie de Mersch" sur la propriété, tandis que son frère, Félix Servais (1873-1916), s’adonne à la littérature.

Par la suite, les derniers membres de la famille Servais qui occupèrent la Maison Servais furent le notaire Auguste Servais jr (1901-1970) et sa sœur Jeanne (1899-1985), petits-enfants de Joseph Servais. Auguste Servais, dit Men, installe son étude de notaire au rez-de-chaussée de la maison. Il meurt, célibataire, en 1970.
Parmi ces générations de Servais qui s’illustrent dans divers domaines, c’est pourtant Emmanuel Servais qui entrera dans l’histoire de son pays.

Emmanuel Servais

Un nom : Emmanuel Servais

Emmanuel Servais, né à Mersch en 1811, entame, après des études de droit, une carrière politique fulgurante. Il devient en effet Président du Gouvernement, Président du Conseil d’État, Président de la Chambre des Députés et Bourgmestre de la Ville de Luxembourg.

Surtout, Emmanuel Servais participe à l’élaboration de quatre constitutions du Grand-Duché de Luxembourg (1841, 1848, 1856 et 1868) et signe, avec Victor de Tornaco, le Traité de Londres de 1867.

Moins connu pour ses talents d’écrivain que pour sa carrière politique, Emmanuel Servais publie cependant des études approfondies sur les institutions romaines d'avant la 2e Guerre punique, de nombreux articles, discours et mémoires.

Il transmet par ailleurs à la postérité une autobiographie, rééditée par la Fondation Servais.

Un avenir : tradition et reconversion

Jeanne et Men Servais

Après la mort d’Auguste jr, Jeanne Servais vit seule dans la grande maison. En 1971, elle fait installer le chauffage central au rez-de-chaussée. Trois ans plus tard, elle veille à faire inscrire la Maison sur l'inventaire des sites et monuments nationaux. La relève n’étant assurée par aucune descendance, elle décide alors, dans l’espoir d'assurer une survie à la Maison Servais, de léguer, à sa mort, la propriété à la Commune de Mersch.

Jeanne Servais décède le 19 avril 1985. En vertu de la loi du 29 décembre 1988, un acte d'échange est effectué entre la Commune de Mersch et l'Etat: la propriété du Château de Mersch passe entre les mains de la Commune, moyennant quoi, la propriété de la Maison Servais passe entre les mains de l'Etat.

La Maison Servais est classée monument national par le Gouvernement en 1990. Le 13 octobre 1995, le Centre national de littérature ouvre ses portes. Il devient institut culturel de l’État par la loi du 25 juin 2004.

L’annexe du Centre national de littérature, dite Maison Becker-Eiffes qui faisait partie de la propriété de la famille Servais au 19e siècle – est quant à elle acquise par l’Etat par voie de vente aux enchères le 7 mai 1999. Des travaux de rénovation y sont effectués de 2003 à 2009.

Aujourd’hui, les activités du Centre national de littérature se répartissent entre la Maison Servais, l’annexe Becker-Eiffes et deux studios indépendants.

La Maison Servais abrite, dans un cadre historique, une bibliothèque, une salle de lecture, une salle de conférence, des salles d’exposition ainsi que des bureaux. Les archives sont hébergées dans des dépôts climatisés de l’annexe, où se situent également des bureaux. Ces locaux sont équipés d’installations permettant une conservation documentaire adéquate. Les studios, quant à eux, peuvent être mis à disposition d’écrivains en résidence d’auteur ou de chercheurs. Les bâtiments du CNL sont entourés d’un parc ouvert au public.

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