« Genius loci » : Mélusine, Loreley, la Petite Sirène & Co

Notes pour une cartographie littéraire du Luxembourg et de l’ailleurs. Avec Corina Ciocârlie

Une balade littéraire sur les traces de quelques personnages, féminins pour la plupart, incarnant ce que les Romains appelaient genius loci, l’esprit du lieu. Lorsqu’on dit d’un endroit qu’il est « habité » ou « hanté », qu’il « a une âme » ou bien qu’il « n’a pas d’âme », on garde en point de mire le genius loci, ce « génie » bienveillant ou malveillant qui en est le symbole, l’égérie ou le patron : la louve du Capitole, la Pythie de Delphes, Loreley dans la vallée du Rhin, Parthénope à Naples, la Petite Sirène à Copenhague. Le Luxembourg, qui n’est pas en reste, a ses fées bâtisseuses (Mélusine), ses saintes protectrices (Sainte Barbe ou la Léiffrächen) et ses créatures maudites (La Sauvage), sans oublier la jeune femme mélancolique (Caroline Servais-Collart) veillant, depuis le premier palier de l’escalier en chêne, sur les visiteurs de la Maison Servais à Mersch. Corina Ciocârlie présentera ces figures allégoriques ou historiques, ces génies du lieu qui dominent par leur présence toute une ville, imprègnent le paysage mental de ses habitants et titillent l’imagination des créateurs, à l’instar de la Statue de la Liberté brandissant son glaive dans Amerika de Kafka ou de la Venusia émergeant des eaux saumâtres de la lagune dans le Casanova de Fellini.

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