Journées d'étude:

"Déposséder – dépossédé"

Journées d’étude internationales consacrées aux mécanismes de dépossession et à leur représentation en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale. Événement organisé conjointement par le C²DH et le Centre national de littérature.

Vécue personnellement ou relatée par la fiction, due à l’application de la loi ou à l’opportunisme de certains, la dépossession de certaines catégories de la population au profit d’autres se manifeste de très nombreuses manières en Europe entre 1933 et 1945.  La population juive fut particulièrement visée par les mesures d’exclusion qui fit perdre aux individus leurs biens, leur identité et jusqu’à leur existence en les évinçant de la vie économique, de l’espace public et du corps social suivant un mécanisme qui ne faisant souvent que préparer leur déportation et leur mise à mort.

Ces processus, dont l’étape centrale est souvent la modification du cadre légal et sa mise en application par les diverses composantes de la société, ont des retentissements jusque dans l’intime, créant un sentiment d’exclusion dont on trouve notamment l’écho dans les arts. La perte de ce qui constitue son identité, son foyer, son quotidien, s’exprime ainsi dans la peinture comme dans les tableaux de Felix Nussbaum ou Jean Fautrier, ainsi que dans la littérature, avec par exemple Max Jacob, Paul Palgen, Marcel Thiry.

Le but de ces journées d’étude sera d’explorer les différentes facettes de cette dépossession, en particulier mais non exclusivement au Luxembourg, en France et en Belgique, en abordant tout d’abord les mécanismes structuraux et leurs manifestations matérielles, puis leurs conséquences individuelles et la façon dont elles s’expriment notamment dans les arts.

Plus rien ne nous appartient : ils nous ont pris nos vêtements, nos chaussures, et même nos cheveux (…). Ils nous enlèveront jusqu'à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste.

Primo Levi, Si c’est un homme, 1947 (édition française, Pocket, 1988, p. 15)

5 juillet 2021

à l'Université du Luxembourg - Campus Belval

6 juillet 2021

au Centre national de littérature, Mersch

Les interventions se feront en Français et en Anglais. Il n’est pas prévu de traduction simultanée.

Les conférences seront accessibles gratuitement en direct, après réservation sur le site Eventbrite.com.

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